
Mourir au monde de Claire Conruyt
Ayant beaucoup aimé Berlin Requiem de Xavier-Marie Bonnot et 907 fois Camille de Julien Dufresne-Lamy de la rentrée littéraire chez Plon, j’ai demandé à recevoir les 3 autres romans sortis à la même période. Ces romans me font penser à l’ancienne collection de Belfond, Pointillés, qui était pour moi une mine d’or en terme de bonnes lectures. C’est donc sans relire le résumé que je me suis plongée dans Mourir au monde de Claire Conruyt.
Que raconte Mourir au monde de Claire Conruyt ?
L’histoire d’une rencontre entre deux femmes, deux religieuses, deux générations.
Sœur Anne ne s’est jamais véritablement adaptée à la vie en communauté au sein du couvent où elle vit pourtant depuis vingt ans. Lorsque la mère supérieure la charge du patronage de Jeanne, une jeune postulante de 20 ans, se réveillent en elle des sentiments et des questions que la règle conventuelle lui avait fait oublier. Très vite la relation entre les deux femmes dépasse le cadre de la formation de la postulante. Pour toutes les sœurs, la venue de Jeanne est une bouffée d’air frais, mais pour sœur Anne, elle se revêt d’un enjeu existentiel qui lui fait entrevoir la possibilité de ressaisir le sens de sa vocation et de se retrouver elle-même… Quelle place reste-t-il pour l’affect et pour l’humanité quand rentrer dans les ordres exige de se défaire de soi-même et de s’abandonner à Dieu ? Comment la communauté peut-elle comprendre que la rédemption de sœur Anne repose entièrement sur sa relation avec Jeanne et que celle-ci puisse donc réussir… là où Dieu a échoué ?
Qu’est-ce que j’ai pensé de ce livre ?
J’ai été embarqué dès les premières lignes par la force de narration de ce roman. Je ne pensais pas du tout être touchée à ce point par l’histoire de sœur Anne.
C’est le primo roman de Claire Conruyt et … Wahou ! Elle frappe fort directement. La plume est poétique et intense. Je pense que c’est cela qui m’a permis d’avoir autant d’empathie pour Sœur Anne.
Le sujet des couvents/abbayes de la religion en général est quelque chose qui me plaît beaucoup. Cela m’a toujours intrigué de donner sa vie comme ça. Faire un trait sur sa vie (passée) pour s’enfermer dans un couvent. J’avais déjà eu la réflexion quand j’avais visité une abbaye pendant ma scolarité. Et le traitement qu’en a fait l’auteur m’a beaucoup plus. La métaphore du titre « Mourir au monde » a très bien été choisi.
Le roman est court. Il se lit vite. Cependant, l’histoire me prenait tellement aux tripes que j’ai du couper ma lecture en 2 jours. Cela m’a permis de digérer la première partie du roman. Mais aussi, j’ai pris le temps de réfléchir et de me questionner sur la vie de sœur Anne, sa relation avec sœur Jeanne, l’avenir de cette dernière sur la vie mais aussi la liberté.
En effet, l’auteur axe l’intrigue sur la vie et le questionnement que se fait soeur Anne. Mais au travers des échanges qu’elle a avec cette novice, on ne peut pas faire autrement que de penser à l’avenir de cette jeune femme qui sort à peine de l’adolescence et qui vient s’enfermer dans ce couvent.
Conclusion
Je recommande très fortement le premier roman de Claire Conruyt, Mourir au monde publié chez Plon pour la rentrée littéraire 2021. Il rentre directement dans le top de mes meilleures lectures de cette rentrée voire même de l’été.