
Ordinaire d’Audrey Najar
Je n’ai vu nulle part sur la blogosphère ou booktube le moindre retour sur Ordinaire d’Audrey Najar, primo-roman paru chez les éditions J.C. Lattès, le Masque début Janvier. Cependant en voyant passé la couverture et le titre dans le catalogue Netgalley, il m’a intrigué. Puis à la lecture du résumé, j’ai été très tenté de le lire. Cela promettait un roman noir et puissant comme je les aime.
Que raconte Ordinaire d’Audrey Najar ?
Hervé est un homme ordinaire. Un voisin banal.
Un gentil mari sans histoires. Un retraité de soixante-trois ans qui, pour tuer l’ennui, épie les autres depuis sa fenêtre ou erre dans les rues tranquilles d’Alfortville avec son chien, Billy. Et passe peut-être parfois une tête au Perroquet, le bistrot du coin.
Un jour, de nouveaux voisins emménagent au dessus de chez lui. Jeunes, beaux, riches, avec de magnifiques enfants. Ils sont tout ce qu’il n’est pas.
Ils ont tout ce qu’il n’a plus. Si sa femme voit là une opportunité de se faire de nouveaux amis, lui les déteste immédiatement.
« Quand devient-on un monstre ? C’est quoi, un monstre ? » se demande Hervé. Lorsque l’on se pose la question, c’est qu’il est déjà trop tard.
On ne connaît pas nos voisins. Ni ceux qui partagent nos vies. Pas même cette personne là, dans le reflet du miroir.
Qu’est-ce que j’ai pensé de ce livre ?
Tout d’abord, je pensais lire un roman noir puissant et c’est exactement ce que j’ai lu.
Audrey Najar nous pousse ici au plus profond de la noirceur d’un homme. Au départ, elle nous dresse le portrait d’Hervé, homme plus que banal, « ordinaire » et qui suite à son départ à la retraite va petit à petit entrer dans un engrenage et descendre vers les abysses.
C’est le premier roman de l’auteur et j’ai déjà hâte de lire les suivant. L’écriture est puissante. Les personnages sont très réalistes. Quand on voit les voisins, la vie dans cet immeuble, j’ai pu m’identifier et le transposer dans ma résidence. Des conflits de voisins, ça existe dans tous les immeubles ! Et le fait que ce roman se situe à moins de 20 kilomètres de chez moi rajoute du réel au récit. Hervé aurait très bien pu être un de mes voisins. Et qui sait, nous ne connaissons jamais nos voisins ni nos proches donc qui me dit qu’un Hervé n’y est pas présent. Tout comme chez vous ?
Certes, en ayant lu la chute dans le prologue et en suivant les péripéties d’Hervé, je me doutais fortement de la fin. Mais encore une fois, la fin d’un roman ne doit pas forcément être une méga surprise. Le fait qu’on la craigne et la voit arriver sans rien pouvoir faire est encore pire. M’étant très vite attachée aux personnages et ayant compris très vite que notre personnage perdait les pédales de sa vie et s’enfonçait dans son malheur, j’ai eu très peur de voir la fin arrivée. J’ai lu les deux derniers tiers d’une traite. Impossible de le lâcher sans savoir si mes prédictions étaient les bonnes.
Ce livre m’a énormément fait pensé quand les journalistes interrogent les voisins suite à un fait divers. Ils disent souvent : « C’était quelqu’un de discret et calme. […] On aurait jamais cru que ça arriverait ici. » Mais comme le dit très bien l’auteure, connaît-on vraiment ses voisins et les personnes avec qui ont vit ? Comment devient-on un monstre ?
Conclusion
Ayant déjà eu régulièrement des altercations avec des voisins et entre autres, à cause de mon chien (qui a le malheur d’être plus humain et sociable que ses voisins humains), je pense que je réfléchirai deux fois la prochaine fois avant de répondre !!
Donc si vous aimez les romans noirs et les personnages réalistes, alors vous allez adorer descendre en enfer aux côtés d’Hervé. Je vous recommande donc très fortement de vous procurer et de lire Ordinaire d’Audrey Najar.
Enfin, si vous me suivez régulièrement, vous savez que pour moi, la référence en roman noir rural c’est Franck Bouysse. Mais si l’auteure continue dans ses autres romans comme dans Ordinaire alors Audrey Najar est sur le point de devenir ma référence du roman noir citadin !